J’aime caresser le doux grain de mes draps
Souvenir d’un imaginaire amant
M’endormir comme si j’étais dans ses bras
Et nouer tes mots doux à ces moments.

J’aime une chimère et son beau sourire
D’une tendresse qui m’est étrangère
Pensée sensuelle couleur de désir
Cachée au fond de toutes mes prières.

J’aime l’ombre et silence fondant sur moi
Voix d’alcôve d’où s’envolent les mots
Enchantés d’amour, doux comme la soie
Passagère de futiles sanglots.

J’aime coucher dans cette songerie
Errant sur un chemin d’intimité
Jouant nos amoureuses mélodies
Au clair de la lune dénudée

Comme se penchent les ombres grises
Sur les restes d’un amour défunt
La complicité n’est plus de mise
Tant se sont séparés les chemins.

Et la plainte des femmes aimantes
Tu la chantes comme un désespoir
Un être de ferveur et d’attente
Dort dans tes crépuscules d’espoir.

Dans la solitude emprisonnée
La détresse finit par se taire
Poursuivant vos deux cœurs séparés
Et votre tendresse est étrangère.

T’offrant encore aux jeux  de l’amour
Sombrant dans des songes inavouables
D’un amant qui viendrait sans détour
Franchir le seuil des cieux favorables.

Tu sentirais le chemin des doigts
Dans un secret écrin de bonheur
Lovée dans le charme de sa voix
Et son très doux regard dans le cœur.

A pas de femme t’approchant de lui
Il se tient là comme une promesse
Et son goût extrême te séduit
Du passé, tu oublies la détresse…

Ciel déchiré d’orage,
Je marche sur ma vie.
Des vagues de nuages
Tourmentent mon esprit.

Viens l’usure des rêves
Et mon cœur se dédouble
Les passions qu’il soulève
M’emprisonnent, me troublent

Au creux de ta chaleur
Je veux goûter aux nuits
Aux plages de ton cœur
Dénouant ma folie

La lune est dans nos mains
Compagne des plaisirs
Et croisant nos chemins
De somptueux désirs.

Et je vis de t’aimer
Je cherche ton parfum
Une peau étoilée
Asile de mes mains…

Je ne demande rien à mes jours
Qu’un peu de ta voix douce en écho
Sur fond de cœur comme un troubadour
Qui tambourine au fil des eaux.

Je ne demande rien à mes nuits
Que de te rêver un peu, amour,
Songe qui me trouble sans un bruit
Et m’emporte jusqu’au petit jour.

Je ne demande rien au soleil
Qu’un peu de souffle sur ma peau dorée
M’offrant ses frissons et tes merveilles
A la saveur de mots murmurés.

Je ne demande rien à la vie
Que l’appel de tes yeux à mes yeux,
L’alliance de nos chemins unis
Dans le charme des automnes, … un peu.

Je ne demande rien aux années
Mais, un peu, te frôler tendrement
D’une étole de désir, brûler,
Pour vivre notre « nous » patiemment